A Trégastel, construire une maison à proximité des pittoresques chaos granitiques ne nuit pas forcément à la qualité du paysage, considère le tribunal.
Le tribunal administratif vient de valider le permis de construire délivré par le maire de Trégastel à un particulier qui veut bâtir son habitation dans la rue du Haren. Le voisin qui avait attaqué le permis de construire au motif que la future maison porterait atteinte au chaos granitique a été débouté.
La SCI Almo, voisine du terrain où doit s’installer une nouvelle maison, « recouverte d’un bardage en bois clair » au 37 de la rue du Haren, a multiplié les moyens pour faire annuler le permis de construire. Accès dangereux, manque d’information « sur les plantations à conserver ou à créer », construction trop proche de la limite du terrain et surtout « mauvaise intégration dans son site d’implantation » font partie des « erreurs d’appréciation du code de l’urbanisme » relevées par le demandeur.
Le tribunal, dans son jugement, a rejeté ces moyens un par un mais s’est arrêté sur une spécificité locale, la protection des chaos granitiques :
Il existe deux chaos granitiques à proximité immédiate du projet de maison d’habitation. De nombreuses constructions sont toutefois déjà présentes à proximité de ces deux chaos granitiques qui ne sont (…) pas visibles depuis les différentes voies publiques entourant le quartier urbanisé.
Pas d’atteinte aux chaos granitiques existants
Le tribunal poursuit :
L’environnement bâti est caractérisé par des maisons qui ne présentent pas un intérêt historique particulier, le projet (…) présentera des dimensions similaires aux constructions existantes (…) et ne porte pas atteinte aux chaos granitiques existants et s’insère dans l’environnement urbain.
La commune, dans son futur projet d’aménagement et de développement durable, qui se traduira dans un prochain plan d’urbanisme local (Plu) a pour objectif de « maintenir et entretenir les chaos dans leur état naturel afin qu’ils participent à la qualité du paysage de Trégastel ». Le juge conclut qu’il « ne ressort d’aucune pièce du dossier que le projet de maison serait de nature à compromettre cet objectif ».