Comme les premiers éléments recueillis cet été pouvaient le laisser espérer, l'année touristique 2013 aura été sensiblement meilleure que la précédente. Il est vrai que les résultats 2012 avaient été à la baisse et que l'on retrouve aujourd'hui les chiffres de 2011.
Nous avons eu un bel été, surtout à partir de la fin juillet. Voilà qui a valu au mois d'août d'atteindre un niveau exceptionnel de fréquentation.
Le Comité régional du tourisme (CRT) a également constaté une progression significative de la clientèle étrangère (+ 19 %), qui pèse désormais pour 20 % de la clientèle totale. Cette progression est portée, notamment, par les voisins britanniques (+ 25 %) dont c'est le grand retour après sept années de bouderie post-crise.
La présidente du CRT, Maria Vadillo (vice-présidente du conseil régional), y voit le résultat d'une évolution positive du cours de la livre et de la situation économique au Royaume-Uni mais aussi le fruit des actions de promotion menées outre-Manche. Elle évoque, notamment, une campagne d'affichage « mod-coz », façon affiches ferroviaires des années 50, qui a été conçue par des Anglais et semble avoir marqué des points chez les premiers clients extérieurs les plus fidèles à la Bretagne (37 % des étrangers).
Une dynamique bretonne
Sur l'ensemble de l'année, la progression de l'hébergement aura été de l'ordre de 4 %. Un début de reconquête, après une dizaine d'années de tassement enregistré en Bretagne autant qu'en France. Mais la relance semble se faire ici de manière plus dynamique, souligne Michael Dodds, directeur du CRT. Une bonne chose pour l'emploi, remarque Maria Vadillo. Le tourisme fait travailler 66.000 personnes en moyenne annuelle, et 85.000 en été.
Cette dynamique va-t-elle s'inscrire dans la durée ? Michael Dodds trouve de bonnes raisons d'espérer dans les résultats de la récente enquête de satisfaction des visiteurs du très sérieux organisme international « Travelsat ». La Bretagne est au plus haut niveau de l'indice pour les paysages, les plages, la qualité de l'air et la diversité des sites et des musées. Elle est également mieux classée que la moyenne nationale pour le sentiment de sécurité, la propreté, l'accueil, la qualité et le rapport qualité-prix de l'hébergement. Côté points faibles, l'enquête note les services de taxi, les tarifs des musées, la vie nocturne ou le shopping.
Le plein air au top
Au top du palmarès de l'hébergement, l'hôtellerie de plein air aura vu sa fréquentation progresser de 10,3 % pour atteindre 9,3 millions de nuitées. Les étrangers contribuent grandement à cette évolution puisqu'avec une progression de 27 %, ils représentent 28 % du total. Tous les secteurs bénéficient de cet engouement, avec deux pays particulièrement en pointe : le Centre-Bretagne (+ 28 %) et le pays de Saint-Brieuc (+20 %).
La fréquentation hôtelière, nettement moins prépondérante en Bretagne, évolue de 0,4 %, à 4,5 millions de nuitées. La clientèle française enregistre un léger recul de 0,4 %, compensé par l'afflux étranger (+ 4,1 %), surtout américain (+ 32 %), allemand (+ 10 %), italien et espagnol (+ 7 %).
La catégorie d'établissements qui tire le mieux son épingle du jeu est celle des petits hôtels de campagne, dont le taux d'occupation passe de 42 à 45,2 %.
Les gîtes à la peine
Seuls les gîtes ruraux sont à la peine, avec une baisse de 4 % des nuitées à laquelle six territoires ont cependant échappé (Lannion, Guingamp, Centre-Ouest-Bretagne, Pontivy, Loudéac et Auray).
Quant aux festivals, ils restent un moteur de l'attractivité avec 1,3 million de festivaliers en 2013 (comme en 2012).
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Alain Le Bloas