Le poète chansonnier Léon Durocher va se sentir moins seul. Dimanche, son médaillon, accroché à un rocher du jardin de la chapelle Sainte-Anne, a vu arriver un voisin, en la personne, en médaillon toujours, du poète et académicien Charles Le Goffic, né tout juste 150 ans plus tôt. « Voilà Le Goffic réconcilié post-mortem avec son ami Durocher, qui l'avait fait venir à Trégastel », a dit, dans son panégyrique Mme Huonnic-Gélard, descendante de François Gélard, poète, secrétaire d'Anatole Le Braz et ami de Charles Le Goffic. Mais des fâcheries qui ont pu opposer les deux hommes, il n'en a pas été dit plus au cours de cette cérémonie mise sur pied par Roger Le Doaré, époux de l'arrière-petite-fille de Charles Le Goffic et suivie par 150 personnes environ.
Juste à temps
Il a chaleureusement salué le travail de Michael Sprogis, sculpteur, qui a terminé le médaillon tout juste 15 minutes avant son inauguration par Annie Le Mallet, petite-fille de Charles Le Goffic, et France Briand, adjointe au maire. « Depuis trois jours, il est un clown blanc, qui veut rendre ce rocher plat. » Une phrase qui ressemble à un poème qu'aurait pu composer Le Goffic, auteur de « La complainte de l'âme bretonne », dont un extrait a été lu par Charles Le Doaré-Collin, son arrière-arrière-petit-fils.
Romantique Le Goffic
« Doux compagnons à l'âme fière/Debout au seuil des temps nouveaux/Dans vos pensées, dans vos travaux/Mêlez l'ajonc à la bruyère », dit ce texte romantique, tout comme « La dame des Traouïéro », lue par Chantal de Guido, guide des Traouïéro, en hommage au grand Charles qui fut protecteur du site. La cérémonie était rythmée par les Sonerien Da Viken, au son notamment du biniou bras, que Le Goffic contribua à introduire dans la musique bretonne, après un voyage au Pays de Galles. C'était il y a 114 ans.
Le Goffic rejoint Durocher en médaillon
16 juillet 2013